Introduction

Selon un sondage réalisé par Contactlab pour le syndicat national de la communication directe (SNCD), 81% des Français étaient abonnés à au moins une newsletter en 2017 et 48% étaient abonnés à au moins cinq newsletters la même année. Par ailleurs, le taux de croissance d’inscription à des newsletters était de plus de 30% entre 2020 et 2021. Ce mode de communication par courriel s’est donc très largement démocratisé ces dernières années, mais il s’est aussi profondément transformé. Considéré initialement comme une forme numérisée de la communication commerciale traditionnelle consistant à diffuser de manière unilatérale des offres promotionnelles aux clients, il s’est peu à peu renouvelé pour proposer à la fois une nouvelle forme d’échanges entre une marque et sa clientèle, proposant davantage de personnalisation et d’interaction, mais aussi un nouveau type de message contribuant à la construction de l’image d’une marque.

Ce sont ces éléments qui m’ont inspiré lorsque l’association Inversons la Classe ! m’a confié en 2016 une mission d’animation de la communauté des enseignants autour des classes inversées et pédagogies actives. Le principal défi consistait alors à proposer des ressources utiles au développement professionnel des collègues, tout en contribuant à la construction d’un collectif d’enseignants exerçant non seulement sur l’ensemble du territoire national français, mais aussi dans un nombre important de pays francophones. Cette première réalisation, associée à d’autres expériences professionnelles, notamment dans le domaine du journalisme et de la formation, m’a permis d'expérimenter plusieurs dispositifs et de monter progressivement en compétences dans ce domaine à la fois sur le fond et sur la forme. 

Au fil des années, j’ai contribué ou dirigé des newsletters pour des collectifs d'enseignants, mais aussi de plus en plus pour accompagner différents dispositifs de formation mis en œuvre dans l’Académie de Dijon, qu’ils soient disciplinaires ou transversaux. C’est d’abord dans le cadre de collectifs d’enseignants que j’ai fait le constat d’un engouement et d’une attente forte autour de ces outils. Plusieurs milliers de collègues faisaient en effet la démarche volontaire de s’inscrire pour recevoir ces lettres d’information. L’utilisation ensuite de ces newsletters en situation de formation académique m’a permis d’essayer différentes formules avec des envois en amont ou en aval d’une formation en présentiel, ou bien encore dans le cadre de formations réalisées totalement en distanciel.

Ce sont ces différentes modalités qui seront explorées dans cette série d'articles tirés d'un mémoire réalisé dans le cadre du certificat d'aptitude aux fonctions de formateur académique (CAFFA) dont le principal objectif est de réfléchir aux différentes situations de formation dans lesquelles des newsletters peuvent être mobilisées. Il s'agit notamment d'établir si ces outils peuvent constituer un support utile et efficace pour améliorer l’accompagnement des enseignants par les formateurs, mais aussi soutenir l’implication des collègues dans différents dispositifs de formation. Il est en effet intéressant de constater que plus de 60 000 enseignants sont aujourd’hui abonnés aux newsletters hebdomadaires du collectif Etre Prof alors même que certains d’entre eux sont réticents à participer par ailleurs à des formations proposées par l’institution. Cette dichotomie soulève des questionnements dont les pistes de réponses pourraient constituer des leviers d’amélioration des dispositifs hybrides mis en œuvre dans le cadre de la formation professionnelle.